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que disent les gens du pays, la partie antérieure du chemin était habitée par un lion, et la partie opposée par un serpent, également redoutés des pâtres et des bucherons. Bellérophon étant survenu, à cette époque, mit le feu à la montagne, et ces animaux malfaisants périrent dans les flammes qui embrasèrent le Telmisse. Les gens du pays dirent que « Bellérophon amené par Pégase avait abattu la Chimère d’Amisodare ; » et c’est ce qui donna naissance à la fable (4).

(1) Dans le passage d’Homère que nous avons cité plus haut (note 1 du chap. XXVI) Glaucus en faisant sa généalogie rappelle en quatre vers cet exploit de son aïeul Bellérophon et décrit la Chimère de la même manière que Paléphate (iliad. Rhaps. 6, v. 179-183). Lucrèce en donne la même idée en prouvant qu’un pareil assemblage est absurde :

                 Flamma quidem vero quùm corpora fulva leonum
              Tàm soleat torrere atque urere, quàm genus omne
              Visceris in terris quodcumque et sanguinis exstat,
              Quî fieri potuit, triplici cum corpore, ut una
              Prima Leo, postrema draco, media ipsa Chimæra
              Ore foràs acrem efflaret de corpore flammam ?

                                                   (De nat. rer. V, v. 899-904).

Ovide la décrit aussi en deux vers :

              Quoque Chimæra jugum mediis in partibus ignem,
              Pectus et ora leæ, caudam serpentis habebat.

                                                   (Métam. IX, v. 648-649).

Apollodore (liv. 2, chap. 3, p. 56 et 57 de l’édition de Heyne) et Hyginus (fable LVII p. 121-122 des Mythographes latins de Van Staveren) s’accordent avec les poètes que nous venons de citer.

(2) Les anciens regardaient les astres comme des animaux (V. Ovid. métam. lib. 1er, v. 72 et 76).

(2) C’est, je suppose, parce que Pégase signifie : qui sort d’une source.