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(2) Antoninus Libéralis (chap. 41, p. 276-280 de l’édit. in-8o  de Verheyck), donne les détails de l’étrange maladie de Minos et de sa guérison par Procris ; mais il n’y a pas moyen de traduire cela en français. Apollodore (liv. III, chap. 15, p. 170 de l’édit. de Heyne) les donne autrement encore et prétend que c’était la jalousie de Pasiphaë qui l’avait portée à donner à Minos un poison qui n’était funeste qu’à ses maîtresses.

(3) Telle est aussi l’explication qu’Héraclite donne de la naissance du Minotaure dans le petit livre qui nous reste sous son nom, des histoires incroyables. (V. le recueil des opuscules mythologiques de Thom. Gales, p. 71 de l’édit. d’Amsterd. 1688, fable 6).

CHAP. III.

Actéon (1).

On prétend qu’Actéon fut dévoré par ses propres chiens. C’est un mensonge, car les chiens aiment beaucoup leur maître, et particulièrement les chiens de chasse qui caressent tout le monde. D’autres ajoutent que Diane l’avait changé en cerf et que c’est dans cet état qu’il fut mangé par ses chiens (2). Pour moi, il me semble que Diane n’aurait pu accomplir une pareille fantaisie, si elle l’avait eue, car il est clair qu’un homme ne peut pas plus devenir cerf qu’un cerf ne peut devenir homme (3). Ce sont les poètes qui ont imaginé ces fables, pour engager les gens à s’abstenir d’offenser les Dieux. Le vrai de cette tradition le voici : Actéon était un Arcadien passionné pour la chasse. Il nourrissait beaucoup de chiens et chassait dans les montagnes sans prendre aucun soin de ses affaires. Or, dans ce temps-là tous les hommes devaient travailler ; on n’avait point de valets, chacun labourait lui-même son champs, et le plus riche était celui qui cultivait le mieux et travaillait