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tance suffisante, vivre dans un état de perpétuelle défensive ou même, à l’occasion, passer rapidement de la défensive à l’offensive, et réciproquement. Il faut en quelque sorte qu’elles se glissent dans toutes les fissures, s’étendent ou se contractent suivant les circonstances et, comme un fluide, prennent toutes les formes possibles. »

M. Simmel remarque également que les aristocraties quelles qu’elles soient, nobiliaires, familiales, mondaines, etc., ont un avantage à s’immobiliser le plus possible. Au contraire, les classes moyennes, recevant sans cesse des éléments d’en haut et d’en bas, ont une vie beaucoup plus mobile.

À travers l’évolution historique, il semble qu’on puisse suivre, avec des fluctuations il est vrai, une diminution progressive des influences misonéistes. La loi des sociétés primitives est la loi du status, c’est-à-dire de l’immobilité. Dans les sociétés modernes, le régime de la libre discussion, le développement de l’esprit critique, les échanges facilités de produits et d’idées entre nations et groupes sociaux contribuent à refouler l’esprit misonéiste.