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On a fait appel ici à des causes d’ordres très divers : 1o ethnologique, 2o biologique, 3o économique, 4o psychologique, 5o social.

Avant d’aborder l’examen de ces théories, il convient d’écarter tout d’abord certaines causes illusoires que des écrivains superficiels ont parfois invoquées. « C’est une grosse sottise, dit M. V. de Lapouge, de dire, pour expliquer la décadence actuelle d’une population qui n’éprouve même plus le besoin de se perpétuer, qu’elle est vieille. Toute l’humanité est du même âge. Il n’est pas plus exact de dire que le peuple succombe sous la civilisation. La plupart de nos bourgeois ont tout au plus deux ou trois générations de culture, et quelle culture ! Quant au peuple, ses auteurs directs ont vécu à un niveau intellectuel où l’usure ne les a pas atteints, et le travail cérébral de nos ouvriers et de nos paysans n’est guère supérieur à celui de leurs ancêtres. La vérité est que la sélection a fini d’éliminer les éléments ethniques supérieurs[1]… »

Le passage qui précède vient d’indiquer la première des causes de décadence que nous voulons examiner ici. C’est le facteur ethnique.

D’après le comte de Gobineau, V. de Lapouge, O. Ammon, etc., l’influence de la race et de la pureté de la race sur la destinée des groupes sociaux est indéniable ; la décadence et la chute des peuples ne sont dues qu’à l’épuisement des éléments ethniques supérieurs.

Nietzche semble aussi partager ces vues : « Dans toute l’Europe, dit-il, la race asservie a repris finalement le dessus, quant à la couleur, quant à la brachycéphalie, peut-être même quant aux instincts intellectuels et sociaux. Qui nous garantit que la démocratie moderne, l’anarchisme plus moderne encore, et notamment cette tendance au communisme, à la forme

  1. V. de Lapouge, Les Sélections sociales, l. II.