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avril.


Je remontais le cours des ans,
Source d’argent, fleuve de cendre,
Au rebours des autres courants,
Doux à monter, dur à descendre,
Et le cours des âges aussi
(Car le rêve est une aile immense),
Et j’allais d’eux à celui-ci,
De leur folie à sa démence,
Pensant : « Vivre, c’est espérer,
Mais j’espère, qui peut le dire ? »
Et je me suis mis à sourire,
Et je me suis mis à pleurer.