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enfans qui n’ont d’instinct et d’ouverture que pour les choses sensibles, si le catéchiste est un homme sans imagination ? Mais aussi que deviendra l’instruction, si le catéchiste prodigue ce qu’il a d’imagination, au lieu d’en user avec une sage économie ? Un catéchiste doit bien savoir sa langue ; il est même à désirer qu’il ait une élocution facile ; si cependant ses expressions sont trop relevées, ou même trop bien choisies, la plupart des enfans ne l’entendront pas ; il faut donc qu’il ait une langue à lui, et une autre pour les enfans ; et que, sans tomber dans les expressions populaires et triviales, il adapte son langage à l’intelligence du plus grand nombre. Si un catéchiste enfle sa voix, ou s’il gesticule comme feroit un prédicateur, il se rendra ridicule ; si cependant il ne parle pas d’une voix mâle, et très distincte, il n’est plus entendu de tous les enfans à la fois ; s’il est absolument sans action, son extérieur n’aura rien qui