Page:Paccory - Manuel du catéchiste et du maître d'école, 1807.pdf/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

ce larcin : aussi ne fut-ce pas pour l’avoir, et pour en jouir que je le volai, mais par le seul plaisir de voler, et de pécher.

Il y avoit près de notre vigne un poirier chargé de ftuits. Ils n’étoient ni fort beaux, ni fort bons ; cependant nous résolûmes de les voler, une troupe d’enfans débauchés que nous étions ; et une belle nuit, après avoir bien joué, bien couru, selon notre maudite coutume, nous allâmes secouer cet arbre, et en emporter tout le fruit. Nous en mangeâmes quelque peu ; mais ce n’étoit pas pour le manger que nous l’avions volé ; et quand cela n’auroit dû aboutir qu’à le jeter aux pourceaux, nous étions contens d’avoir fait quelque chose qu’il ne falloit pas faire ; et ce que nous avions fait, ne nous plaisoit que par là.

Voilà quel étoit, ô mon Dieu, ce misérable cœur, qu’il a plu à votre miséricorde de tirer du fond de l’abîme. Qu’il vous dise donc maintenant ce qu’il prétendoit,