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gner le récit que je vais vous faire. Je vous ai plaint ; vous allez me plaindre à votre tour, et nos larmes se mêleront encore. Sainte amitié ! si tes étreintes, tes épanchemens ne sont pas ce qu’il y a au monde de plus doux, je suis donc bien abusé, et ma sensibilité ne fait de moi qu’une dupe ou un insensé.

Mon nom est Dorfeuil. Je naquis à Paris, de Léon Dorfeuil et de Louise d’Alainville. Ma mère était la fille d’un ancien commis de la marine, et mon père était également le fils d’un ancien chef de bureau qui, après lui avoir fait obtenir sa place et l avoir marié à Louise d’Alainville, s’était retiré à Montmorenci, dans cette délicieuse vallée où se trouve l’ermitage du célèbre et malheureux Jean-Jacques Rousseau. Léon Dorfeuil et Louise d’Alainville ayant été unis l’un à l’autre, ils