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On le porta donc dans la maison de l’homme à qui il ressemblait si fort. Cet homme était alors absent de chez lui. La maîtresse de la maison, toute la famille fut trompée comme les voisins ; la dame crut trouver son mari mort et se mit à pleurer ; les enfans et les domestiques en firent autant ; on fit bientôt ensevelir le mort ; on commanda tous les apprêts funéraires ; on fit inviter tous les parens et tous les amis, au convoi qui devait se faire le lendemain.

Cependant, vers dix heures du soir, le maître de la maison revint. La servante, qui alla lui ouvrir, s’enfuit épouvantée, en s’écriant : Ah ! monsieur, ne nous tourmentez pas, vous aurez demain des prières… Le patron stupéfait, entra néanmoins dans la salle, où sa famille était rassemblée, et où la servante venait de porter ses frayeurs. À l’aspect du maître de la maison debout, la femme et les enfans se mirent à ge-