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Les députés des citoyens de couleur ne lutteront point d’injures avec M. Arthur Dillon, ils le renverront seulement à la déclaration des droits, pour lui apprendre qu’il n’y a plus d’espèce d’hommes, et que ce langage insolent est abandonné à une aristocratie proscrite, ils le prieront encore de se rappeler qu’à la Martinique, à la Guadeloupe et dans les autres petites îles françoises, les blancs ne font aucune difficulté de fraterniser avec cette espèce d’hommes de couleur. Ils le prieront de se rappeler, que c’est à cette espèce d’hommes que la Martinique doit aujourd’hui son salut, que les colons de la Martinique en sont si persuadés, si reconnoissans, qu’ils ne font aucune difficulté d’admettre l’égalité entr’eux et les citoyens de couleur, qu’ils avoient chargé leurs députés, MM. Moreau de Saint-Méry et Dillon lui-même, d’en faire la demande à l’assemblée nationale, et que cette demande n’a été suspendue que par les intrigues des députés de Saint-Domingue, qui veulent continuer d’être injustes et tyranniques envers ceux de Saint-Domingue, et qui en conséquence veulent derober la connoissance de ces faits à l’assemblée nationale.

Quant à cette prétendue stipulation entre l’assemblée nationale et les colons, relativement aux