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leurs griefs, étoit-il besoin de tant de titres, de tant d’informations ? De quoi s’agit-il ? Les citoyens de couleur soutiennent que, dans les îles, on les prive du droit de citoyen actif, malgré le décret du 28 mars. Ils n’ont pas besoin de pouvoirs de leurs semblables pour se plaindre ; il suffit que le fait existe, et qu’ils soient eux-mêmes citoyens de couleur. Or la lettre de M. Blanche Lande, imprimée à la suite de la pétition, prouve le premier fait, et le second étoit plus incontestable encore. On ne devoit donc former aucune difficulté sur leur admission à la barre.

Le droit de pétition est le droit de tout citoyen. Les citoyens qui se croient blessés par les lois, ou les pouvoirs chargés de les exécuter, ont le droit de réclamer à la barre.

En vain dira-t-on qu’il existe un décret qui force les citoyens à faire passer d’abord leurs pétitions par les municipalités, et les corps administratifs, qui n’accorde l’admission à la barre qu’à ces derniers corps.

Indépendamment de ce que le décret cité, s’il étoit entendu dans ce sens, seroit inconstitutionnel, il est inapplicable aux citoyens de couleur, parce que leur pétition est étrangère aux muni-