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HARRISSON LE CRÉATEUR

la réalité des influences astrales sur la vie artificielle… Je poursuis d’ailleurs mes recherches… Aussi ne puis-je, pour l’instant, rien dire de précis.

La musique d’accompagnement devenait plus accentuée ; le service vert remplaçait le service rose. Les tables émettaient à présent des lueurs glauques ; la lumière des rampes semblait filtrée par un rideau de jeune feuillage. Une jonchée de fleurs d’un vert pâle était tombée de la voûte. Les fontaines versèrent des vins d’émeraude.

Le murmure des voix couvrait le cliquetis léger des appareils serveurs et le bruit des cristaux heurtés. Déjà, on pouvait percevoir l’effet des pilules hilarantes. Des éclats de rire inquiétants montaient soudain et se brisaient net ou bien se terminaient par une sorte de plainte suraiguë. Ivre déjà, un éphèbe équivoque, compagnon de Lahorie, était secoué d’un grelottement incoercible.

On avait annoncé des danses pour le service violet final, mais dès le service vert, des murmures se firent entendre contre les organisateurs. De nombreux convives, appartenant d’ailleurs à toutes les classes sociales, souhaitaient les jeux du cirque. Au banquet central, les murmures demeuraient discrets, mais, venant des banquets lointains qui avaient lieu au même moment, des réclamations fort vives sortirent des écouteurs universels.

La présidente céda au vœu populaire. De sa place, elle donna ses ordres, dans diverses directions, aux fonctionnaires des jeux.

Il y avait, de chaque côté de la salle, un vaste écran cinétéléphonique sur lequel chaque convive pouvait, aisément, suivre des yeux les scènes lointaines.

On assista, pendant le service bleu, à un combat