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HARRISSON LE CRÉATEUR

intactes, tandis que les forces des Blancs diminuaient rapidement. Les avions des Asiatiques commencèrent chez l’ennemi la destruction méthodique des foyers secondaires de résistance. Les Blancs et leurs alliés, les Nègres, semblaient voués à la défaite totale et à l’asservissement.

Et brusquement, la face des choses changea…

Une jeune physicienne française, Noëlle Roger, venait, dans le plus grand secret, de mettre au point un moyen de défense élégant et simple. Dirigeant à de grandes distances un faisceau d’ondes parallèles de nature jusque-là inconnue, elle provoquait la déflagration de n’importe quel explosif.

Immédiatement après les premiers essais, une batterie d’appareils émissifs et de projecteurs fut constituée et confiée à une équipe d’électriciens spécialistes, que Noëlle Roger commanda elle-même.

L’effet de surprise fut formidable, sans précédent.

L’historien rapportait avec complaisance cette première apparition des projecteurs Roger telle qu’elle était mentionnée dans les chroniques du temps.

Venant d’Asie Mineure, une immense escadre d’avions nettoyeurs survolait l’Archipel à la hauteur du 40e parallèle et s’avançait vers le mont Olympe, point de dislocation. Il s’agissait de porter le coup de grâce aux Blancs de l’Europe méridionale. Les Asiatiques voyageaient en plein jour, en ordre serré, et sûrs de leur force, se gardaient mal. Or, derrière une petite colline de Thessalie, non loin de la côte, une dizaine d’électriciens attendaient, couchés au fond d’une tranchée, près de leur batterie de projecteurs. Debout au milieu d’eux, Noëlle Roger scrutait le ciel.

Tout à coup, elle leva la main. L’électricien de