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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

tous les avions fussent détruits, tous les alignements saccagés.

Mais l’intervention, longtemps différée, des physiciens de l’éther, devait, plus radicalement encore que pendant la guerre africaine, changer la face des choses. La science, ouvrant une période de possibilités monstrueuses, allait, très vite, amener le dénouement.

Dès les premiers troubles, les grands conseils de savants avaient dénoncé les risques effroyables que l’humanité se préparait à courir ; mais la voix de la raison était trop faible, trop froide, pour percer le tumulte des passions politiques déchaînées. Rapidement, d’ailleurs, nombre de savants avaient été entraînés eux-mêmes en des remous tragiques. Si quelques-uns, durant les rares accalmies, essayaient encore de jeter le cri d’alarme, d’autres, au contraire, perfectionnaient, dans le secret des laboratoires, les armes connues et en inventaient de nouvelles. En toute bonne foi, le plus souvent, ils prétendaient ne chercher que des armes défensives, d’un maniement facile et sûr, des armes d’une terrible puissance salvatrice dont la seule menace briserait la fureur des méchants.

Les météorologistes, les psychologues, les chimistes travaillaient fiévreusement ; de même les physiciens de l’école moderne. Ces derniers étudiaient avec une particulière attention les systèmes féeriques. Le problème ne consistait plus à produire des systèmes actifs — on n’y avait que trop bien réussi à la fin de la guerre africaine — mais à en limiter de façon précise l’aire de dispersion, à les