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attention. Je crois tout de même qu’il n’y en a pas plus qu’à l’habitude. Seulement je n’en suis pas sûr… je ne sais pas trop, voyez-vous.

— Je sais, moi.

— Ah !

— Et je sais aussi pourquoi il y en a moins qu’à l’habitude.

— Peut-être bien.

— Oui ; le pourquoi… ce sont les braconniers. On les connaît ; il y en a un chez vous, Chauvin !

— Ça, notre maître, ceux qui vous l’ont dit sont des menteurs. Il n’y a jamais eu de fusil chez nous et ni moi ni mes gars n’avons jamais chassé.

— Je ne parle pas de vous ni de vos gars, mais votre valet braconne, entendez-vous bien ? et faites attention à ce que je vais vous dire maintenant : je ne veux pas de braconnier sur mes terres ; à la Toussaint vous vous débarrasserez de ce gaillard-là.

— Je ne pourrai pas, notre maître ; c’est trop tard à présent ; nous avons fait marché pour l’année prochaine.

— Oh ! ça m’est égal I arrangez-vous comme vous voudrez ; il s’en ira. D’ailleurs, le malheur ne sera pas grand : un homme qui n’a que la rapine en tête ne doit pas être un bon valet.

— Pour ça, notre maître, vous faites erreur ; je ne sais pas si Pâtureau braconne, mais ce que je peux vous dire, c’est que les travailleurs comme lui, on ne les ramasse pas à la pelle. Ce sont des contes, allez ! qu’on vous a faits… Non, je ne crois pas qu’il braconne.