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Tandis que le célèbre père Cyrille, élevé au siège de Burgos, s’y repose d’une destinée agitée, autour de lui, aux plus hauts rangs de la hiérarchie, on voit plusieurs de ces hommes savants et bons qui ont fait la juste réputation du clergé espagnol. Je trouvais ce caractère chez le vénérable M. Orteaga y Ercilla, archidoyen du chapitre (arcideano), théologien consommé, promoteur de toute œuvre charitable, animant de son exemple et de son concours une troupe de jeunes laïques ardents au bien. Avec quels regrets nous entretenions-nous ensemble de ce profond et judicieux Balmès, enlevé si jeune, non pas seulement à son pays, mais à l’Église, à la philosophie chrétienne! Avec quelles espérances nous attachions-nous à cet esprit moins sûr, mais généreux et brillant, à cette pensée hardie, à cette parole éloquente de Donoso Cortès, bien éloigné de croire que sitôt allait s’éteindre la seconde étoile du ciel d’Espagne ! Toutefois je ne craindrai jamais les ténèbres éternelles pour un pays catholique, où la science est comptée parmi les dons du Saint-Esprit et parmi les devoirs du prêtre. Le collège de Saint-Jérôme à Burgos conserve l’enseignement des langues anciennes et des langues orientales. La ville a deux bonnes écoles primaires pour les garçons ; et je n’ai pas vu sans plaisir nombre de campagnards acheter des romances et des légendes, littérature d’un peuple simple, j’en conviens, mais enfin d’un peuple qui sait lire.