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fierté tout espagnole, et qui semble défier les musulmans et les juifs. Entre ces figures, et aux huit angles du soubassement, des anges s’élancent en ouvrant leurs —ailes le soubassement lui-même est tout un monde de statues et de statuettes, assises ou debout, saillantes ou enfoncées dans des niches, ou voilées sous des feuillages. Seize personnages occupent la place principale du côté du roi, huit justes de l’Ancien Testament ; du côté de la reine, les vertus théologales et cardinales, et la Vierge tenant le Christ mort sur ses genoux, pour rappeler que les âmes royales ont aussi leurs douleurs. Tout autour, au-dessus, au-dessous, des docteurs méditent enveloppés de leur manteau, des moines prient. sous leur capuchon, un berger caresse ses brebis. On dirait que l’art a cherché dans toute la création, depuis les anges et les vertus du ciel jusqu’aux bêtes de la terre, tout ce qu’il y a de plus saint et de plus intelligent, de plus fort et de plus pur, pour soutenir le poids de ce roi et de cette reine, qui furent chrétiens, mais qui furent pécheurs.

SI INIQUITATES OBSERVAVERIS, DOMINE,
DOMINE, QUIS SUSTINEBIT ?

Leur fille n’a pas voulu les laisser seuls dans la tombe : ils sont entourés, défendus devant le Seigneur par tout ce peuple de pierre qui semble intercéder pour eux.

Malgré les beautés d’un si grand ouvrage, de bons