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tre administration. La longueur du mal a épuisé nos ressources et nos forces : il ne nous en reste plus assez pour supporter désormais la tribulation la plus légère. Que Votre Grandeur nous secoure donc, nous et notre Église, et qu’elle ne tarde pas, car il en est temps. Hâtez-vous pour que nous sèntions le bienfait de votre grâce avant de mourir. Pour vous, Très-Saint-Père, que votre vie soit heureuse et longue, votre vie qui nous est chère et nécessaire par-dessus toutes choses, hormis l’amour de Dieu[1]. »


IV

Voilà l’homme. Mais ses destinées approchaient de leur accomplissement. La bonne cause devait obtenir un triomphe public, et ce triomphe devait être ensuite consacré par une immolation sanglante. Les événements se précipitaient. Le roi de France avait rendu à l’archevêque de Cantorbéry sa première amitié et s’efforçait d’effacer par ses empressements et par ses bons offices les souvenirs d’un refroidissement passager. Le pape Alexandre III était rentré dans Rome, où il régnait paisible. Les rois de Danemark et de Hongrie s’étaient détachés

  1. Voyez la Correspondance de S. Thomas à la suite du Quadrilogus, et avec plus de détail, dans le recueil publié à Bruxelles par le P. Ch. Wolf.