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de ses terribles devoirs, il est saisi d’une profonde mélancolie : seul, suspendu sur tant d’abîmes, tandis que le ciel et la terre sont remués contre lui, il sent sa vue se troubler et son âme défaillir. Alors il répand la surabondance de ses douleurs dans l’âme d’un ami. Mais c’est surtout vers le souverain pontife qu’il tourne ses regards désolés : c’est devant lui qu’il dévoile avec confiance toute sa détresse. Les deux lettres suivantes sont deux échos de ces gémissements secrets du proscrit.

A l’évêque de Hereford.

« Je vous rends grâces de m’avoir visité dans mon affliction. Je pleure sur notre très-cher seigneur le roi. La terreur m’a accablé, et mon esprit est couvert de ténèbres parce que j’ai vu la tribulation et l’opprobre s’accumuler sur la tête du roi, mon seigneur car il a ébranlé l’Église de Dieu. Le Seigneur montrera au clergé des choses dures et l’abreuvera du vin de la tristesse. Où sont maintenant les sages qui disaient : Celui qui n’observe pas les coutumes n’est pas l’ami de César c’est l’ennemi de la couronne, il est digne de jugement ? Où sont-ils, ces sages ? qu’ils viennent et qu’ils disent quel dessein le Dieu des armées a conçu au sujet de l’Angleterre. Les sages de ce pays sont devenus insensés ses