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simple chanoine. Celui-ci s’était réfugié sous la protection d’une loi : Henri avait demandé l’abrogation de la loi. On avait répondu en lui montrant qu’elle tenait au système entier de la législation ecclésiastique d’Angleterre : il s’en était pris à cette législation. L’archevêque de Cantorbéry avait embrassé la défense des institutions de son Église : Henri avait tourné contre lui tous ses coups. Il ne tardera pas à s’apercevoir que l’archevêque de Cantorbéry a derrière lui l’Église universelle alors il attaquera l’Église universelle elle-même, il tentera de renverser l’éternel édifice, parce qu’une humble pierre a blessé quelque peu son pied royal. Thomas de son côté, en se faisant dans sa terre natale le défenseur de la liberté religieuse, s’était rendu capable d’exercer ce patronage au nom et à la face de la chrétienté tout entière. Il avait connu dans ses controverses avec le roi quel prix lui coûterait ce dangereux honneur. Il avait beaucoup appris : beaucoup par ses premiers succès, plus encore par la faute qui suivit, beaucoup par son repentir. Tant de traverses et d’afflictions avaient été comme une expiation des prospérités de sa première vie ; il s’était purifié de tout ce qui pouvait rester dans son âme d’alliage terrestre ; il était initié maintenant à tout ce que le Christianisme renferme de plus généreux sacrifices et de plus sublimes souffrances ; il était digne d’un ministère auguste et extraordinaire. Homme de douleurs, il