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seules pouvaient protéger contre leurs insultes les droits de Dieu et de l’humanité. Telle était la charte de servitude à laquelle les prélats anglais venaient de souscrire par de téméraires et trop hâtives promesses. Ils furent requis d’y apposer leur sceau.Henri avait vaincu.

L’archevêque de Cantorbéry, consterné à la lecture des coutumes royales, avait demandé un délai pour les examiner à loisir, et se retirant du concile, il s’en allait accompagné de ses clercs. Ceux-ci s’entretenaient en route des événements qui s’étaient passés, et l’un d’eux, celui qui portait la croix, se mit à murmurer à voix haute : « La puissance publique trouble toutes choses ;les princes se sont assis et ont conspiré tous ensemble contre le Christ Nôtre-Seigneur. Qui osera se lever maintenant que le chef est tombé ? Que reste-t-il à celui qui a perdu son honneur et sa conscience ? Ainsi parlait le porte-croix ; l’archevêque l’entendit, et lui demanda « A qui s’adressent ces paroles, ô mon fils ? –A vous, dit le clerc, à vous qui avez aujourd’hui perdu votre honneur et votre conscience, alors que vos mains consacrées à Dieu se sont étendues pour a jurer l’observation de ces lois iniques. Je me repens, » répondit l’archevêque et la douleur s’emparant de lui, il versa beaucoup de larmes. Ces larmes furent fécondes. Pressé entre ses remords et son serment, dans une ineffable an--