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ous avez été mauvais. Et, malgré les honneurs de votre nom, nul homme de bien, vous apercevant à travers les âges, ne s’écriera avec une sainte jalousie « Je voudrais être lui ! »

Pour nous, que le passé doit instruire, quelles leçons tirerons-nous de ces récits ? Qui nous dira comment l’intelligence et la volonté peuvent former centre elles une si bizarre alliance, que l’une aperçoive le bien, et que l’autre choisisse le mal ? Comment se peut faire ce prodige, que la lumière inonde l’entendement, et que l’âme reste glacée ? Qui donc a brisé l’accord qui devrait unir ces deux puissances de l’homme dans une juste proportion ? Qui peut le rétablir ? car Bacon n’est point seul, et j’entends des milliers de voix lamentables qui s’écrient avec lui :

.   .   .   Video meliora proboque ;
Deteriora sequor.   .   .   .


Et cependant ce n’est point ici une loi fatale à laquelle tous les hommes soient sujets ; il en est plus d’un qui traversèrent la vie tête levée ; il en est plus d’un chez qui toutes les puissances de l’âme s’associèrent dans une harmonie parfaite pour faire des actions mémorables et montrer à l’humanité qu’elle ne doit point désespérer de soi.

C’est un de ceux-là que nous allons étudier maintenant, et dans cette étude nous trouverons les éléments nécessaires pour résoudre le problème que nous venons de poser.