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commanda la séparation absolue de la théologie et de la philosophie, de la métaphysique et de la physique. Cependant il se trompa. L’ensemble des êtres est pareil à l’échelle miraculeuse que rêva Jacob Dieu est au sommet, la nature est au bas, l’homme y a sa place au-dessous de Dieu et au-dessus de la nature ; et les pensées divines, comme des anges pleins d’amour, présentes partout, entretiennent d’innombrables rapports et une immense harmonie. Les sciences doivent présenter l’image de cet accord universel aussi sont-elles liées ensemble par des besoins et des services mutuels il n’en est aucune qui puisse se poser seule, indépendante. Aussi aiment-elles à se trouver réunies, et, quand un homme de génie veut être admis à la familiarité de l’une d’elles, il faut que les autres ne lui soient point étrangères. Le divin Platon fut appelé le théologien de l’antiquité; saint Thomas d’Aquin peut être nommé le plus grand philosophe du moyen âge. Les pères des sciences physiques et mathématiques, Thalès et Pythagore, apparaissent aussi comme les premiers métaphysiciens grecs. Le cardinal de Cusa, en méditant sur quelques paroles de l’Écriture[1], entrevit la grande loi de la gravitation, qui ne devait être démontrée que deux cents ans plus tard ; et, dans des temps plus modernes, ces sciences que Bacon

  1. « Omnia disposuisti in numero, mensura et pondere. »