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cœur d’onction et d’amour. Il n’a pas l’ambition, lui, d’envahir le globe, pour en soumettre tous les habitants à une chimérique uniformité son royaume n’est pas de ce monde, de ce monde matériel où tout change, théâtre de perpétuelles vicissitudes : c’est dans le sanctuaire de l’âme, c’est sur la raison et le sentiment qu’il veut fonder son empire ;car les grands principes de la vérité et de la justice ne changent jamais. Il n’ordonne pas à l’homme, lui, de s’assujettir tout entier à la voix d’un de ses semblables : il connaît trop bien la noble indépendance de notre nature. Au-dessus des rois qui jugent les peuples, il montre le Très Haut qui juge les rois il apprend à l’innocent condamné à appeler de la justice humaine à la justice divine au-dessus de l’Eglise qui enseigne, il découvre l’esprit de Dieu qui est avec elle, et qui lui communique son infaillibilité ; ce n’est pas aux lumières individuelles du souverain Pontife que le catholique soumet sa foi, c’est à celui qui parle par sa bouche.

Vainement avait-on accusé la religion de l’Evangile de jeter le mépris sur les sciences, les arts et l’industrie nous l’avons vue environner d’encouragements protecteurs tout ce qui est vrai, beau et utile. Son application nous a semblé une glorieuse vérification de sa doctrine, et nous avons aperçu dans l’avenir les grandes destinées qui lui sont réservées.