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création de la matière, on peut expliquer celle du genre humain. Le genre humain ne fut pas toujours les souvenirs de sa naissance sont encore si près de nous, il est si jeune encore et indéfiniment perfectible, à quel point de perfection une éternité de développement ne l’eût-elle pas élevé ? De plus, les recherches géologiques et historiques ont prouvé que son existence ne. saurait remonter au delà de six mille ans.

Il est temps de porter nos regards sur le tableau de la nature humaine, tel que le retrace la nouvelle doctrine. « L’homme, dit-elle, centre de vie « détaché de la vie universelle, doit tendre durant « sa vie au développement physique, intellectuel « et moral la mort le réunit au grand Tout, où il « poursuivra l’œuvre de son perfectionnement. » Et d’abord elle permet à l’homme toute espèce de jouissances matérielles, elle lui fait du bien-être charnel un précepte, et du plaisir un devoir : comme s’il était besoin de commander à l’homme l’amour de soi-même ; comme s’il était nécessaire d’aiguiser encore l’aiguillon de la chair déjà si puissant comme si les passions, quand on aurait brisé la digue qui les contient, ne devaient pas s’élancer comme un torrent destructeur, et détruire e « ne sauraient exister :ce sont de vaines illusions de l’esprit humain ; la grande Unité jouit d’un éternel repos. » Tels sont les résultats logiques de ce bizarre système. (Aristote, de Xénophane, Zenone et Gorgia ; Diogène Laërce, liv. IX, § 19 ; Sextus Empiricus, Pyrrhonica hypotyposis , liv. CCXXV.)