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Japon, les vastes collections des bénédictins de Saint-Maur, des oratoriens et des jésuites ? Nommerais-je Malebranche, l’émule de Platon, Bourdaloue, Fénelon, Fleury, la gloire du sacerdoce français ; les Lamoignon et les d’Aguesseau, chez qui la vertu semblait héréditaire comme la sagesse ; Malpighi, Baglivi, Euler, Laplace et Lavoisier, qui portèrent les connaissances physiques à un haut degré de perfection et cet illustre Benoît XIV, dont les louanges retentirent jusqu’à la cour des Czars, jusqu’ à la Porte Ottomane ? Dirais-je l’ingénieuse sollicitude de ces prêtres vénérables, dont les soins rendirent la vie morale aux êtres malheureux, qui semblaient séparés pour jamais de la société des hommes car l’éducation des sourds-muets est encore une de ces célestes révélations du Christianisme ? Compterai-je enfin ces innombrables établissements fondés par la piété catholique, où de saintes femmes, de zélés religieux, consacrent à l’enseignement primaire et a l’instruction du pauvre une vie obscure, mais pleine d’œuvres ? A côté des sciences apparaissent les arts enfants de l’inspiration, le Christianisme leur sourit ; il leur donne un élan sublime, il leur prête des ailes comme à la colombe, pour s’élever vers Celui qui souffle où il veut, qui distribue à son gré l’enthousiasme[1] et le génie. Écoutez ces voix harmo-

  1. Ce mot, dont on a trop abuse, est pris dans son énergie pri-