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Sorbonne et l’Université. Enfin, quand l’aurore des belles-lettres reparut, quels furent leurs premiers disciples ? Bessarion, Baronius, Bellarmin, qui étaient-ils ? Et lorsque le concile de Trente se rassembla, n’y vit-on pas, de l’aveu de Ginguené lui-même, toutes les grandes lumières de l’époque ? La sainte Église romaine se réjouissait de ce réveil de l’esprit humain, comme la mère qui se réjouit en voyant se développer l’intelligence de son jeune enfant. Le clergé s’empressait de favoriser le progrès des lumières, et marchait lui-même à leur tête. Du fond d’un cloître, le moine Roger Bacon donnait l’essor aux sciences naturelles : Copernic, le chanoine de Frauenburg, concevait le système du monde ; Christophe Colomb découvrait une moitié de la terre; Keppler et Pascal élevaient à un haut degré de perfection les mathématiques et l’astronomie; Gassendi, qu’on appelait le bon prêtre, Descartes, qui allait à Lorette implorer pour ses travaux la protection du ciel, Leibnitz, dont la vie fut consacrée à la réunion des communions catholique et protestante, ressuscitaient la philosophie et fondaient des écoles célèbres dont les écoles de nos jours se glorifient encore d’être les héritières. Huet, Kircher, Bossuet, Vico, retiraient l’antiquité de ses ruines. Redirai-je les missionnaires portant avec eux les sciences chrétiennes jusqu’aux plages lointaines de la Chine et du