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de la religion du Christ, toutes les marques de sa mission, longue serait ma tache. Il faudrait d’abord exposer le vaste tableau de l’attente des nations et la nombreuse série des prophètes, qui venaient rappeler l’antique promesse. Puis apparaîtrait Jésus avec ses prodiges, sa vie, sa mort, sa résurrection, et enfin l’excellence de sa doctrine, son influence bienfaisante, ses victoires et ses triomphes. Car telle est la nature du Christianisme, que ses bases sont accessibles à toutes les intelligences, et que parmi ses preuves, les unes, historiques, et pour ainsi dire matérielles, peuvent s’adresser aux esprits les plus grossiers ; les autres, rationnelles et philosophiques, présentent un aliment solide aux âmes les plus élevées, aux pensées les plus hardies. Mais ce n’est point une démonstration de la divinité du Christianisme que je dois établir : je me bornerai à une appréciation rapide de sa doctrine et de ses bienfaits.

A l’homme dégradé, repu des délices de la chair, tel que nous venons de le contempler, l’Évangile révèle une nouvelle existence : Car l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu . Et il le réveille de son assoupissement pour lui découvrir toute l’horreur de sa turpitude, il lui tend la main pour le relever : il le fait renaître de l’eau et de l'Esprit, et le place ainsi palpitant d’espérance et de joie dans une vaste