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et remontons à son berceau. Abandonné à lui même, à ses passions, à ses incertitudes, pouvait-il, voyageur isolé aux déserts de la vie, s’engager dans les sentiers de la perfection, sans qu’une main paternelle lui indiquât le but et le chemin ? Pouvait-il, sans une éducation puissante, sans une parole divine, secouer les chaînes de la matière, et atteindre à la hauteur du monde spirituel ? Dieu donc conversa avec l’homme des anciens jours ; il se révéla à lui dans toute sa pureté et sa grandeur. Il fit plus il révéla l’homme à lui-même ; il lui fit connaître sa nature, sa mission et ses devoirs.

« Et l’homme, malgré tous ces bienfaits, succomba à la tentation des sens : il en devint l’esclave. Dieu le chassa de sa présence et, désormais déchu, il erra dans le monde, emportant avec lui le souvenir lointain de la révélation primitive. Peu à peu les traditions sacrées s’effacèrent de sa mémoire ; de dégradation en dégradation, il descendit jusqu’au dernier degré d’abaissement, et l’humanité eût péri, si la parole vivifiante ne fût venue régénérer l’univers.

« L’Évangile rend l’homme à sa dignité première : il lui ouvre une carrière immense dont le but est Dieu et, comme la beauté, la vérité, la justice, la sainteté, sont les caractères constitutifs de la perfection divine, les arts, les scien-