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offrandes ira se cacher avec l’obole de la veuve dans le tronc des paroisses. Mais à côté de l’obole secrète que Dieu aime, il est bon qu’on voie la protestation éclatante qui instruit les hommes. Il est juste qu’une réparation solennelle efface la trace de l’ injure publique. Il est honorable que des fils veuillent être nommés à leur père et qu’ils lui disent : « Très saint Père, il y a plusieurs mois qu’aux premiers nuages qui troublèrent la sérénité de vos années, nous ne voulions pas prévoir vos douleurs futures, mais nous leur permettions d’avance un adoucissement dans le respect et l’amour de tout l’univers. Puisque Dieu a permis pour votre gloire et pour notre enseignement que les mauvais jours soient venus, très-saint Père, recevez l’aumône de la France ; recevez-la comme le Sauveur reçut les cinq pains et les deux poissons du jeune homme sur la montagne bénissez ce pain, rompez-le et qu’il se multiplie comme les besoins de l’Église. En tendant vers nous cette main que tant de lèvres ardentes ont baisée, vous nous donnerez bien plus, saint Père, que vous n’aurez reçu. Vous donnerez un grand exemple à cette société à laquelle on veut enseigner le mépris de l’aumône, l’abolition de la charité et la fraternité par la spoliation. Quand le représentant de N. S. Jésus-Christ, et par conséquent de tous les pauvres, dont Jésus-Christ est le chef, quand le libérateur des peuples, quand le glorieux Pie IX aura accepté l’aumône, qui donc la