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monde et à l’Italie, qui a besoin de cette leçon, que la passion de la liberté n’a étouffé dans nos cœurs ni la foi, ni la justice, ni la reconnaissance. Nous rendrons cet hommage au pontife libérateur, dont le malheur présent n’est pas moins l’ouvrage des ennemis de ses réformes que des ennemis de son autorité. Surtout nous rendrons ce service à l’indépendance de l’Eglise nous rendrons à Pie IX cette liberté à laquelle il réduit ses désirs, et que la diplomatie européenne ne lui reconnaît pas, d’aller où il lui plaît et de bénir comme il veut. Les offrandes du monde catholique, qui rachetèrent autrefois tant de prisonniers, délivreront le souverain pontificat des partis qui voudraient en faire l’instrument d’une nationalité, comme des rois qui voudraient en faire l’étai de leurs trônes. Nous aurons prouvé qu’il n’y a pas une terre catholique, si calomniée qu’elle soit, qui ne puisse donner au vicaire de Jésus-Christ le pain et le vin du sacrifice, et que l’Eglise, ce pouvoir spirituel, se joue des entraves financières auxquelles une politique matérialiste assujettit les empires. Enfin nous ferons un acte de foi. Au temps des guerres saintes, quiconque prenait l’épée pour la délivrance de Jérusalem mettait la croix sur sa poitrine. Ceux qui veulent la mettre sur leur front s’engageront dans cette croisade pacifique. Les jours où nous vivons sont difficiles, l’avenir obscur, les questions politiques capables d’armer toutes les