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mes, des habitudes d’une époque plus paisible, et doutez moins du pouvoir de votre ministère et de sa popularité. On vous doit cette justice, que vous aimez les pauvres de vos paroisses, que vous accueillez charitablement l’indigent qui frappe à votre porte, et que vous ne vous faites pas attendre s’il vous appelle au chevet de son lit. Mais le temps est venu de vous occuper davantage de ces autres pauvres qui ne mendient point, qui vivent ordinairement de leur travail, et auxquels on n’assurera jamais de telle sorte le droit au travail ni le droit à l’assistance, qu’ils n’aient besoin de secours, de conseils et de consolations. Le temps est venu d’aller chercher ceux qui ne vous appellent pas, qui, relégués dans les quartiers mal famés, n’ont peut-être jamais connu ni l’Église, ni le prêtre, ni le doux nom du Christ. Ne demandez point comment ils vous recevront, ou plutôt demandez-le à ceux qui les ont visités, qui ont hasardé de leur parler de Dieu, qui ne les ont pas trouvés plus insensibles que les autres hommes à une bonne parole et à de bonnes actions. S vous craignez votre timidité, votre inexpérience et l’insuffisance de vos ressources, associez-vous. Usez du bénéfice des lois nouvelles et formez des sociétés charitables de prêtres. Epuisez le crédit qui vous reste auprès de tant de familles chrétiennes, pressez-les à temps, à contretemps, et croyez qu’en les forçant à se dépouiller elles-mêmes, vous leur épargnez le déplaisir d’être