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aussi, nous le craignons ; et en descendant de ces escaliers délabrés, a chaque étage desquels nous avons vu tant de souffrances présentes, tant de dangers pour l’avenir, nous n’avons pu contenir notre douleur, nous nous sommes promis d’avertir nos concitoyens, et il faut bien qu’ils nous permettent de nous adresser à tous avec la franchise des gens de cœur et de leur dire

Prêtres français, ne vous offensez pas de la liberté d’une parole laïque qui fait appel a votre zèle de citoyens. La mort de l’archevêque de Paris vous couvre d’honneur, mais elle vous laisse un grand exemple. Ceux qui vous ont vus au choléra de 1832 et aux ambulances de Juin ne peuvent pas douter de votre courage, et quand des hommes tels que M. Fissiaux, M. de Bervenger, M. Landmann, tels que les trappistes de Staouëli, ont pris l’initiative des réformes pénitentiaires, de l’éducation professionnelle, des colonies agricoles, on ne peut plus contester votre compétence. Depuis quinze ans plusieurs d’entre vous se sont voués à l’apostolat des ouvriers, et, au pied des arbres de liberté qu’on leur a fait bénir, ils ont reconnu qu’ils n’avaient pas affaire à un peuple ingrat. Défiez-vous de ceux qui le calomnient, de ceux qui vous entretiennent de leurs regrets, de leurs espérances, de leurs prophéties, de tout ce qui fait consumer en pensées inutiles les heures que vous devez à nos dangers et à nos besoins. Défiez-vous surtout de vous-mê-