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pas même la pitié, qui n’ont que la défaveur des hommes. Nous le repoussons comme l’abolition du sacrifice dans la société, comme un exemple fait pour apprendre aux passions qu’il n’y a pas d’engagements si sacrés qu’elles n’aient le droit de dissoudre.

Le divorce trouve cependant deux sortes de défenseurs. Les premiers le soutiennent avec les rédacteurs du Code civil, « non comme un bien, mais comme le remède d’un mal, inutile chez un peuple naissant dont les mœurs pures assureraient le bonheur des époux, nécessairere si l’activité des passions et le dérèglement des mœurs pouvaient entraîner la violations de la foi promise et les désordres incalculables qui en sont la suite. » Les arguments de ces publicistes se réduisent à faire du divorce une consolation au malheur des mariages mal assortis, et un moyen de régulariser le scandale des mariages déshonorés.

Sans doute, nous reconnaissons tout ce qu’il y a d’inconsolables douleurs dans l’éternelle union de deux personnes irritées par des torts graves ou par l’incompatibilité de leurs caractères. Mais nous n’avons jamais vu qu’un devoir cesse d’être sacré parce qu’il devient douloureux, ni que la loi, par exemple, ait songé à dissoudre le lien de paternité parce qu’il y a des pères injustes et des fils ingrats. Bien plus, c’est précisément à cause du malheur des mauvais mariages que nous en voulons la per-