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DU DIVORCE




Quand M. le ministre de la justice est venu proposer à l’Assemblée nationale le rétablissement du divorce, nous avons cru qu’il mettait la morale publique en péril : nous commençons à penser qu’il la sauvait. La proposition de divorce ressemble à ces tentatives d’émeute qui sauvent l’ordre en armant pour lui tout un peuple, dont on ne connaissait pas assez l’union. De même, ce premier essai de désordre dans la loi a déjà armé contre lui l’honnêteté publique, et par l’opposition qu’il rencontre dans l’Assemblée on peut juger qu’il mettra la conscience publique en demeure de se montrer. Ici donc, comme aux jours d’émeute, nous savons que la bonne cause n’a pas besoin de nous. Cependant nous tenons à honneur de nous rendre au rappel, assurés que plus la société aura de soldats, plus le combat sera court et la victoire clémente.