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Au surplus, le culte des lettres humaines n’est pas sans profit pour la religion. On est peut-être trop longtemps demeuré dans les généralités de l’Apologétique. Pendant que nous y restions occupés à combattre une secte moqueuse dont les rangs ne se renouvelaient pas, le scepticisme s’est emparé des éléments et des détails de la science. Maintenant nous le trouvons partout : ce sont des discussions minutieuses sur tous les points, et auxquelles il faut bien s’abaisser. Il faut arracher l’ivraie semée pendant notre sommeil dans le champ délaissé. Il est bon que les laïques retournent à l’humilité de leurs fonctions, philosophes, archéologues, naturalistes, et qu’ils veillent à la garde de cette part de vérité qui est de leur domaine. Il faut qu’ils servent l’Église en faisant chrétiennement leur métier de savants. C’est le mot de saint Louis : « Or ne doit l’homme lai, s’il n’est grand clerc, disputer aux mécréants et aux juifs : ainsi doit-il défendre la chose à bonne épée tranchant. » L’épée des temps modernes, c’est le savoir. Et telle fut toujours en effet l’économie de la chrétienté : l’Église et le peuple, le pape et l’empereur, la théologie et la science, et ces deux ordres, ces deux puissances, ne tendent ensemble qu’à une fin commune : la glorification de Dieu par l’humanité.

Si la possession de la foi oblige à la recherche de la vérité, la possession de la vérité oblige à la