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qu’elle lui montre imposé par la main de son maître bien-aimé, et qu’elle lui apprend à porter pour le soulagement de ses frères. Elle lui fait faire une part de ses sueurs, pour ceux qui n’ont que des larmes, pour ceux qui sont pauvres et faibles elle étend ses prévisions, non-seulement au delà de l’heure et de la nécessité présentes, mais jusqu’au delà de la tombe. La vie de chaque père de famille devient un long sacrifice au bonheur de ses enfants ; la vie de chaque citoyen une immolation généreuse à la prospérité de son pays.

Enfin, l’homme ne saurait se mettre à l’œuvre s’il n’a le sentiment de sa puissance, s’il n’a confiance en la fécondité de son labeur. Qui donc lui a dit que le grain enfoui par lui par la glèbe ressusciterait, et que le soleil de l’été mûrirait la grappe suspendue à sa vigne ? Qui lui a donné la certitude de la permanence des lois de la création, sur lesquelles son industrie se fonde ? C’est l’espérance, c’est elle qui l’assure que le Père céleste ne l’abandonne point dans son exil, et que, ne pouvant pas se manifester immédiatement à lui pendant ses jours d’épreuve, il lui donne au moins des signes de son assistance invisible par ses bienfaits.

Sous cette triple influence du principe religieux, le travail prospère et l’industrie se développe. L’effet du développement de l’industrie est la multiplication des moyens mécaniques, et le remplacement progressif du labeur matériel de l’homme