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rait péril d’erreur ; le centre de gravité venant à se perdre, l’équilibre des facultés serait rompu, et qui pourrait le rétablir ? Il faut donc qu’un pouvoir supérieur soit le gardien et le dépositaire des notions révélées : que d’une part il en maintienne l’intégrité, et que de l’autre il en étende l’interprétation et les conséquences, versant sur tous les esprits le même jour, mais le leur mesurant plus abondant et plus vif, à proportion que leur âge est plus mûr, leur situation plus périlleuse, et plus difficile leur labeur. La liberté cependant garde ses droits. Si elle se soumet à sa vocation éternelle, si elle reçoit d’en haut l’impulsion qui la fait marcher ; il lui appartient d’en doubler à son gré la force et la vitesse, et d’en multiplier les effets ; elle demeure indépendante dans l’exercice temporel de ses facultés et maîtresse de ses actes. Elle est ici-bas comme une noble étrangère à qui il est permis d’aller où il lui plaît et de faire ce qu’elle veut mais qui, dans toutes ses courses et dans toutes ses actions, conservé le souvenir et la dignité de sa patrie.

Tels sont les axiomes sur lesquels le Christianisme s’appuie et, s’élançant dans les splendeurs du monde invisible, il en soulève le voile et fait apparaître la majesté de Dieu. Dieu se révèle sous la triple notion de Vérité, de Bonté et de Beauté. Sa Vérité, c’est son Être éternel et nécessaire