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Tartare, Philippe, roi de Macédoine, raccommodant de vieux souliers. La popularité de ce joyeux écrit se soutint longtemps, et lui suscita des imitateurs jusqu’aux derniers siècles de la littérature byzantine. Constantinople, déjà cernée par les Turcs, s’égayait encore à la lecture des aventures de Timarion et du Voyage de Mazari chez les trépassés, dernières et misérables parodies de ces récits qui avaient charmé des siècles héroïques[1]. 2. Toutefois l’image de la vie future tenait plus de place dans un livre que Dante connaissait mieux, qu’il savait par cœur d’un bout à l’autre, dont l’auteur représente à ses yeux toute la sagesse de l’antiquité je veux dire l’Énéide, et ce chant sixième qui en, forme pour ainsi dire le nœud, qui en soutient tout le dessein poétique, politique, théologique. C’est là, c’est dans la descente aux enfers, que les destins d’Énée, entrevus peu à peu dans une série d’oracles obscurs, se déclarent enfin il ne reste qu’à les accomplir. Les voyages du héros finissent, ses combats vont commencer le moment qui sépare ces deux sortes de scènes forme la péripétie du drame. C’est là surtout que se découvre

  1. Lucien, Necyomantia. Mémoire de M. Hase (Notice des Manuscrits, tome IX) sur trois pièces satiriques imitées de Lucien. Ἐπιδήμία Μαζαρι ἐς ἅδου. publié par M. Boissonade. On comprend bien. que ; nous n’avons jamais voulu prêter à Dante la connaissance des sources grecques.