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saint ; » et sur le trône qu’ils entouraient, le Seigneur était assis. Il baisa Satur au front, lui passa la main sur la face, et le congédia. Vers le même temps, on racontait la résurrection miraculeuse de sainte Christine. Cette vierge, étant morte, avait parcouru le purgatoire, l’enfer et le paradis. Arrivée devant Dieu, il lui avait été permis de choisir, —ou de rester au ciel, ou de retourner au monde afin de soulager, par sa pénitence, les âmes du purgatoire. Christine avait choisi de revenir ; et les anges l’ayant ramenée dans son corps, au milieu des obsèques, elle se leva subitement du cercueil[1]. On peut citer encore les visions de S. Grégoire Thaumaturge, celles que rapporte S. Cyprien dans ses Lettres, etc. . Tels étaient les entretiens des confesseurs de la foi. Dans ces tableaux, je retrouve bien le même esprit qui traça les peintures des catacombes. Sur les murs de ces oratoires souterrains, où priaient les persécutés, on ne peignait rien qui rappelât l’horreur de ces temps, ni supplices, ni martyrs, ni même le Sauveur crucifié mais des colombes, des fleurs, des fruits. On y représentait Noé dans l’arche, Lazare sortant du tombeau, les pains multipliés, et au milieu, à la clef de voûte, le Bon Pasteur rien que des images de résurrection et de miséricorde : rien que la charité qui sait tout oublier des hommes, et tout espérer de Dieu.

  1. Bollandist., Act. SS., 21 août. Labitte, la Divine Comédie avant Dante, II.