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formées des actes des martyrs, des biographies écrites par saint Jérôme, des récits de Ruffin, de Sulpice Sévère, de Grégoire de Tours, et successivement enrichies des souvenirs que chaque génération de saints laissait après elle. Les interpolations étaient faciles : les fables pénétraient sans peine dans une suite de fragments qui n’avaient pas de lien ; chaque monastère eut son recueil abrégé ou grossi, selon le loisir de ses copistes. Deux écrivains du treizième siècle, deux Italiens, avaient tenté de porter la lumière au fond de ce désordre le premier était Barthélemy de Trente ; le second, Jacques de Varaggio, archevêque de Gênes, auteur de la Légendedorée, qui rangea les actes des-saints dans le cycle de l’année ecclésiastique, et fit à chaque fête comme une couronne de poétiques traditions[1]. J’ouvre donc la Légende dorée, et j’y reconnais le Purgatoire de saint Patrice et l’histoire de Josaphat. Dans la vie de saint Jean l’Evangéliste, dans celle de saint Thomas, au chapitre de la fête de tous les Saints, je trouve plusieurs visions de l’enfer et du ciel. Si je m’arrête au jour de la Mémoire des trépassés, j’y vois de fréquentes


    honore suscipimus.» Cassiodore, Instit. Divin. cap. XXXII. S. Benedictus, in Regula, cap. LXII : Monachi omni tempore, sive jejunii sive prandii fuerit, mox ut surexerint a cœna, sedeant omnes in unum, et tegat unus collationes et vitas Patrum, aut certe aliquid quod œdificet audientes.

  1. Tiraboschi, Storia della Letteratura ab anno 1183 ad annum 1300, Lib. II, cap. I