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Masséo m’a enseigné à frapper à la porte selon la coutume des frères. Mais frère Élie n’a pas voulu répondre à la question que je lui ai proposée ; puis il s’en est repenti ; il a voulu m’entendre et me voir, et il était trop tard. » Après ces paroles, l’ange dit à frère Bernard « Pourquoi ne passes-tu pas le fleuve ? » Frère Bernard répondit : « Parce que je crains de périr dans les eaux, à cause de la profondeur que je leur vois. » L’ange dit : « Passons ensemble, et ne crains rien. » Et il lui prend la main, et en un clin d’œil il le pose de l’autre côté du fleuve. Alors frère Bernard connut que c’était l’ange de Dieu, et avec un grand respect et une grande joie il s’écria : « Ange béni de Dieu, dis-moi quel est ton nom ? » L’ange répondit « Pourquoi me demandes-tu mon nom, qui est mystérieux ? » Et, ayant dit ces mots, l’ange disparut, et laissa frère Bernard fort consolé ; si bien qu’il fit tout le chemin avec allégresse, et il remarqua le jour et l’heure où l’ange lui était apparu. Arrivé au couvent où était saint François avec ses compagnons, dont on a parlé plus haut, il leur raconta toutes choses de point en point, et ils connurent avec certitude que c’était le même ange qui, en ce jour et à cette heure, avait apparu d’abord à eux, ensuite à lui.