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différente de celle qu’on pomme la ville des douleurs, Babylone la grande, où réside Lucifer avec sa compagnie. De mes paroles les unes sont certaines et véritables ; les autres, comme j’en avertis, seront figures : si quelqu’un les méprise et les prend en mauvaise part, bien me semble qu’il n’est point ami de Dieu[1] .

« Premièrement la ville est murée de toutes parts, bâtie en forme carrée : aussi hauts sont les murs que longs et larges. Sur chaque côté s’ouvrent trois belles portes, élevées, spacieuses, plus brillantes qu’étoiles ; leurs voûtes sont ornées d’or et de perlés, surmontées de créneaux de cristal, et au-dessus se tient en sentinelle un chérubin, le front ceint d’une couronne d’hyacinthe, la main armée de l’épée de feu, qui ne laisse pénétrer ni dragon, ni serpent, ni chose qui puisse nuire. Le pécheur n’entre pas, si grandes que soient ses forces Au milieu court un beau fleuve, entouré d’arbres et de fleurs qui exhalent un grand parfum. Claires sont ses eaux, et plus brillantes que le soleil elles mènent avec elles en tout temps perles et pierreries étincelantes, dont chacune a tant de vertu, qu’elle est capable de rajeunir l’homme

  1. « De Jerusalem cœlesti et pulchritudine ejus, et beatitudine et gaudio sanctorum. »

    D’una cità santa ki ne vol oldire
    Come l’è fata dentro un poco ge vò dire
    E zò ke gen dirò, se ben vol retenire,
    Gran prò ge fara, senza nexum mentire.