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L’école du palais sous Charlemagne.

Ainsi la volonté de Charlemagne forçait toutes les résistances : l’ignorance et le dérèglement ne pouvaient rien contre l’opiniâtreté d’un dessein poursuivi pendant quarante ans de règne par un homme qui, après avoir vaincu la barbarie sur les champs de bataille, n’était pas d’humeur à la laisser maîtresse des cloîtres. Avec l’ordre, il donnait l’exemple, et commençait dans le palais cette réforme de l’école, qu’il voulait pousser jusqu’aux dernières frontières de l’empire

L’école du palais.

L’école du palais, oubliée sous les Mérovingiens, devait occuper les historiens de Charlemagne : plusieurs y reconnaissent le commencement d’un enseignement public d’où sortira toute l’Université ; les autres n’y aperçoivent qu’une réunion fortuite et mobile d’hommes lettrés, et beaucoup moins une école qu’une académie. Cependant les témoignages qui prouvent la perpétuité de l’école palatine d’un

    nense, ann. 816 ; Meldense, 815 ; Saponariense, 859. : « Constituantur undique scholae publicae, scilicet ut utrius eruditionis, et divinae scilicet et humanae, in Ecclesia Dei fructus valeat accrescere ». Theodulfi Aurelianensis Capitul. 20 (ante ann.) : « Presbyteri per villas et vicos scholas habentant ; et si quilibet fidelium usos parvulos ad discendas litteras eis commensare vult, eos susciperere ac docere non renuant.Attendente, illud quod scriptum est : « qui ad justitiam erudiunt multos, fuglebunt quasi stellae in perpetuas aeternitates. » Cum ergo eos docent, nihil abeis pretii pro hac re exigant ».~ Launoy (de Scholis) établit, dès le neuvième siècle, l’existence des écoles de Paris, Orléans, Fontenelle, Auxerre, Lyon, Reims, Mayence, Liège, Hirschan, la Nouvelle-Corbie. L’édit de Lothaire, en date de 855, institue neuf écoles pour l’Italie : Pavie, Ivrie, Turiri, Crémone, Florence, Vérone, Fermo, Vicence, Cividal-del-Friuli.