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l’âme, pour l’amour de la vérité, si vous l’aimez pour elle-méme, et si vous ne poursuivez ni la gloire du monde ni les honneurs du siècle, encore moins la richesse et le plaisir. »

LES DISCIPLES : « Maître, lève-nous de terre, où notre ignorance nous relient ; conduis-nous sur ces hauteurs où la science, dit-on, t’a mené dès ton premier âge. Car, s’il est permis de prêter l’oreille aux fables des poëtes, il nous semble qu’ils ont droit de dire que les sciences sont les festins des dieux. »

LE MAITRE : « Nous lisons de la Sagesse, qui a parlé par la bouche de Salomon, qu’elle s’est bâti une demeure, et qu’elle s’est taillé sept colonnes. Et, bien que ces colonnes représentent les sept dons du Saint-Esprit et les sept sacrements de l’Église, on y peut reconnaître aussi les sept arts, qui sont la grammaire, la rhétorique, la dialectique, l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie autant de degrés sur lesquels les philosophes ont usé leurs loisirs et leurs travaux. C’est par les sept arts qu’ils sont devenus plus nobles que les consuls, plus fameux que les rois ; c’est par là qu’ils ont obtenu l’honneur d’un souvenir éternel ; c’est encore par là que les saints docteurs et défenseurs de notre foi ont vaincu tous les hérétiques dans les disputes publiques[1]. »

  1. Alchuini. Epistolae passim. Idem, de Septem artibus,