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les contredire, de les provoquer, et de les forcer à vaincre[1].

L’Irlande. Dungal et Clémens.

Quand le Midi tout entier travaillait de gré ou de force à l’œuvre de Charlemagne, il fallait bien que les savantes nations du Nord y missent la main. On raconte, en effet, que deux moines d’Irlande descendirent un jour sur la côte de France avec des marchands étrangers et, la foule se pressant autour d’eux : « Si quelqu’un, criaient-ils, veut acheter la sagesse, nous la vendons. » Or, comme ils faisaient l’étonnement de tous, on les conduisit au roi, qui les interrogea, et les trouva très-savants dans les lettres sacrées. et profanes, et les retint pour instruire son peuple. Le premier, appelé Clémens, fut établi, dans la Gaule : le roi lui confia un grand nombre d’enfants de la plus haute noblesse, des moindres familles et des plus humbles. Le second fut envoyé à Pavie pour enseigner au monastère de Saint-Augustin, et réunir autour de lui tous ceux qui voudraient étudier. C’est le récit du moine de Saint-Gall, où plusieurs critiques n’ont vu qu’une fable, ne retrouvant aucune trace de ces deux vendeurs de sagesse portés, par la faveur du

  1. Alchuini, adversus felicem Urgellitanum, lib. VII. Id., Epistola ad Elipandum. Concilium Francofortense. FIeury a clairement fait voir par quelle méprise le concile de Francfort se prononça contre le deuxième de Nicée, en ce qui touche le culte des images. Les pères de Francfort condamnèrent une proposition de Constantin de Chypre, tout à fait différente de la décision du concile.