rut en 709, Bède était en âge de lui succéder. Consacré à Dieu dès l’enfance, il avait grandi dans le cloître de Jarrow, succursale de l’abbaye de Wearmouth, sous la conduite de Benoît Biscop, de ce voyageur infatigable qui fit cinq fois le pèlerinage de Rome, et en revint avec un nombre infini de livres, des images pour décorer les églises de son pays, et des chantres pour y introduire la liturgie de saint Grégoire. Toute l’antiquité ecclésiastique respirait dans cette savante abbaye, dans cette église revêtue de peintures symboliques, à la manière des basiliques romaines. C’est là que Bède ensevelit sa vie, « trouvant, dit-il, une grande douceur à ne jamais cesser d’apprendre, d’enseigner et d’écrire. » Sans sortir de sa cellule, il avait parcouru le cercle entier des connaissances de son temps comment aurait-il ignoré les travaux des grammairiens aquitains ? Il cite en effet le faux Horace, et emprunte un passage au faux Virgile. Mais, avec la supériorité du bon sens, qui est le maître des études comme des affaires, il avait dédai -
cruentatis crudeliter frendens dentibus in limina latrat… teterrima subeunt claustra erebia, aeterna luituri supplicia. » Voici quelques vers d’un poëme anglo-saxon polyglotte
Ac he ealue sceal
Boethia biddan georne,
Thurh bis modes gemind
Micro in cosmo
Thaet him Drihtten gyfe
Dinamis en aerthan
Fortis factor
Thaet he forth simle