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tes membres aux douceurs du sommeil : voilà pourquoi maintenant tes leçons nous trouvent endormis. » Il faut mettre un terme à ces citations, qui ne peuvent rendre le texte intelligible qu’à condition d’en retrancher la moitié on ne supporterait pas longtemps une telle lecture, si l’on n’était soutenu par un intérêt historique, par le contraste de tant de recherche avec tant de grossièreté, et par la surprise de retrouver tous ces artifices de langage dont le Virgile du septième siècle nous avait livré le secret. Rien n’y manque, ni les constructions renversées, ni les racines grecques défigurées par une désinence latine, ni les termes forgés de toute pièce, ni aucun des procédés qu’imaginèrent les grammairiens effrayés, pour dérober, comme ils disaient, les perles aux pourceaux[1].

  1. Antiphonarium, Bangorense, apud Muratori, Anecdota latina, t. IV. Cet antiphonaire, trouvé au monastère de Bobbio, peut remonter au septième siècle. S. Colomban, fondateur de Bobbio, avait fait profession a BangorHymn. S. Comgalli:

    Audite pantes ta erga,
    Allati ad angelica
    Athletae Dei abdita
    A juventute florida etc..

    Dans l’hymne des apôtres, je remarque ce vers

    'Ille qui proto vires adimens chao

    L’hymne des matines a de beaux passages ; mais j’y trouve encore un hellénisme :

    Dignos nos fac, rex Agie.

    Hisperica famina edidit Aug. Mai, Classici auctores, t V. p. '479.

    Le savant éditeur, p. XLVIII de son introduction prouuve qu'il faut y reeconnaître l'ouvrage d’un Irlandais : « Ampla pectoralem suscitat vernia cavernam : Mœstum extrico