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et la foi leur vinrent.$de l’Orient trop de témoignages s’accordent à leur faire tirer de Rome toutes leurs lumières. Mais, quand les longues navigations effrayaient si peu quand l’Athénien Egidius venait chercher la solitude dans les Gaules, et le Syrien Eusèbe acheter l’évêché de Paris ; lorsqu’enfin il y avait à Orléans assez de marchands orientaux pour figurer en corps à l’entrée solennelle du roi Gontran, on n’est point surpris de trouver des Grecs en Irlande, et à Trim au comté de Meath, une église connue sous le nom d’église des Grecs. D’ailleurs, les traditions des Irlandais les montrent dans des rapports étroits avec l’Espagne, par conséquent avec la Gaule méridionale, dont plusieurs villes gardèrent longtemps l’idiome et les mœurs de la Grèce. C’était plus qu’il ne fallait pour populariser la langue grecque, ses philosophes et ses poètes, chez les disciples de saint Patrice et de saint Comgall. De là les hellénismes dont ils sèment leurs écrits de là cette passion qui poussera plus tard Scot Érigène, à la suite des métaphysiciens alexandrins, jusqu’aux limites du panthéisme ; de là enfin ces réminiscences d’Homère, qui se confondent avec les traditions nationales.C’est ainsi que le comté d’Ulster se nomme de la sorte, parce qu’Ulysse en toucha les rivages (Ulyssis terra). Ainsi encore, quand saint Brendan s’enfonce, sur les mers de l’Ouest, à la découverte de la terre promise des saints, dans cette fabuleuse navigation de sept ans, il rencontre plus