Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/514

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chercher dans les lettres qu’un moyen d’agir, non de briller ; d’enlever les convictions, non les applaudissements non de servir au plaisir des hommes, mais de les rappeler à leurs devoirs. Le septième siècle, si décrié, écrivit peut-être autant que le sixième mais il écrivit surtout des sermons et des légendes, c’est-à-dire des ouvrages corrects, destinés à l’édification des ignorants. On n’y trouve plus que de faibles restes de science et de poésie, et les historiens y marquent le moment où la littérature finit. [1]

Commencement d'une littérature nouvelle.

Cependant la véhémence même avec laquelle saint Ouen attaque l’autorité des anciens montre assez qu’ils ont conservé des partisans. On ne combat pas avec cette passion une cause perdue et, lorsque le pieux évêque accable de ses dédains les gens d’écoles, les grammairiens et les sophistes, il proteste au nom du bon sens chrétien contre les vaines controverses, contre l’enseignement mystérieux et la langue philosophique des professeurs de Toulouse. Il n’appartenait pas aux disciples de Virgilius Maro, à des hommes qui poussaient la terreur des barbares jusqu’à se faire tout un idiome nouveau pour n’être point compris, il n’appartenait pas à ces cœurs faibles de garder l’héritage de l’esprit humain. Il fallait des âmes mieux

  1. M. Guizot(Histoire de la civilisation, t. II, 1) a reconnu ce caractère de la littérature ecclésiastique du septième siècle.